Pourra-t-on, un jour, fabriquer une artère via une imprimante 3D ? Si la perspective paraît vertigineuse, les structures de recherche du territoire s’en approchent. Depuis un an, le Centre de transfert de technologie du Mans (CTTM) dispose d’un équipement de fabrication additive, permettant de créer des pièces souples thermoplastiques. Et de reproduire ainsi fidèlement des organes du corps, au niveau aspect et propriétés physiques. « Pour la reproduction de parties osseuses, nous utilisons des imprimantes 3D classiques, explique Cécile Leroux, responsable du pôle Ingénierie de conception. Concernant les parties molles, reins, aortes, etc., nous passions auparavant par un moule. Cette technique toutefois augmentait le risque d’erreurs, le temps passé et le coût. »
À partir de 2010, le CTTM a donc développé une imprimante 3D, capable de fabriquer des pièces souples en partant, par exemple, de scanners transmis par des professionnels de la santé. Par ce procédé, un chirurgien peut préparer une opération à venir. À partir de modèles, obtenus par prototypage rapide, un prothésiste pourra réaliser de même des prothèses sur mesure.
Réaliser des implants
Cette innovation brevetée en août 2016, à laquelle 7 personnes ont travaillé, a été entièrement développée par le CTTM. Avec un coût de recherche de 2 M€, financé à près de 80 % par des fonds publics (Le Mans métropole, Région des Pays de la Loire, État-DRRT et fonds FEDER). Aujourd’hui, le CTTM souhaite adapter l’équipement pour d’autres secteurs, notamment industriels. Sur le terrain de la santé, le centre veut également aller plus loin. À long terme, en intégrant des cellules souches humaines, il vise à réaliser des organes vivants implantables. Avec la fabrication d’un morceau de cartilage en 2020.
Siège
Le Mans (72)
Activité
Prestations R&D (acoustique, matériaux, ingénierie biologique et médicale, ingénierie de conception)
Effectif
42 salariés
Dirigeant
Hervé Pichon